SUNOSI 75 mg, comprimé pelliculé., flacon de 30

Dernière révision : 13/01/2020

Taux de TVA : 0%

Laboratoire exploitant : JAZZ PHARMACEUTICALS FRANCE

Source : Base Claude Bernard

SUNOSI est indiqué pour le traitement symptomatique de la somnolence diurne excessive chez les patients adultes souffrant de narcolepsie (avec ou sans cataplexie) en cas d'échec, intolérance ou contre- indication aux alternatives thérapeutiques actuellement disponibles.

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition.

Traitement concomitant par un inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO) ou dans les 14 jours suivant l'arrêt du traitement par IMAO (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Grossesse ou allaitement.

Absence de contraception efficace chez les femmes en âge de procréer

Antécédents ou pathologie cardiovasculaire de type infarctus du myocarde, hypertension artérielle non contrôlée, angine de poitrine, troubles du rythme cliniquement significatifs, valvulopathie cliniquement significative, antécédents d'intervention pour revascularisation, antécédent de bloc cardiaque avec ou sans pose de stimulateur cardiaque, insuffisance cardiaque.

Symptômes psychiatriques

SUNOSI n'a pas été évalué chez les patients souffrant de psychose ou de troubles bipolaires. SUNOSI doit être administré avec prudence chez les patients présentant des antécédents de psychose ou de troubles bipolaires.

Les patients traités par SUNOSI doivent faire l'objet d'une surveillance pour déceler l'éventuelle apparition ou exacerbation de symptômes psychiatriques tels que l'anxiété, l'insomnie, l'irritabilité et l'agitation. Si l'apparition de ces symptômes est associée à l'administration de SUNOSI, il faut envisager de réduire la dose ou d'arrêter le traitement

Pression artérielle et fréquence cardiaque

L'analyse des données des essais cliniques a montré que le traitement par solriamfétol peut augmenter de façon dose-dépendante la pression artérielle systolique, la pression artérielle diastolique et la fréquence cardiaque.

La pression artérielle et la fréquence cardiaque doivent être évaluées avant d'initier un traitement par SUNOSI et surveillées régulièrement pendant le traitement, en particulier après une augmentation de la dose. Toute hypertension préexistante doit être contrôlée avant l'instauration du traitement par SUNOSI et il convient d'être prudent lors du traitement de patients présentant un risque élevé d'évènement indésirable cardiovasculaire tels que les patients présentant une hypertension ou maladie cardiovasculaire ou cérébrovasculaire préexistante connue et les patients âgés. SUNOSI ne doit pas être utilisé chez les patients souffrant d'une maladie cardiovasculaire instable, d'arythmies cardiaques graves ou d'autres problèmes cardiaques graves.

Il est nécessaire de réévaluer régulièrement la nécessité d'un traitement par solriamfetol,

Si un patient présente une augmentation de la pression artérielle ou de la fréquence cardiaque qui ne peut être contrôlé par une diminution de la dose de solriamfetol ou une autre intervention médicale appropriée, l'arrêt du traitement doit être envisagé.

Il convient d'être prudent dans l'utilisation concomitante de médicaments qui augmentent la pression artérielle et la fréquence cardiaque (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Les patients présentant une insuffisance rénale modérée à sévère peuvent être plus à risque d'augmentation de la fréquence cardiaque et/ou de la tension artérielle compte tenu de la demi-vie élevée du solriamfetol.

Abus

Le risque d'abus de SUNOSI a été évalué dans une étude chez l'homme qui a démontré un faible potentiel d'abus. Les patients doivent être évalués pour rechercher des antécédents récents d'abus de substances


ou d'alcool et suivis pour détecter tout signe de mésusage ou d'abus de SUNOSI.

Arrêt du traitement

Les effets d'une interruption soudaine du traitement par SUNOSI ont été évalués dans une étude sur la sécurité et le maintien de l'efficacité à long terme. Il n'y avait aucune preuve d'une relation de cause à effet entre l'interruption soudaine du traitement par SUNOSI et l'apparition de symptômes de rebond, notamment l'hypersomnie, ou d'effets indésirables évoquant une dépendance physique ou un syndrome de sevrage.

Glaucome à angle fermé

Une mydriase peut survenir chez les patients traités par solriamfetol. Il convient d'être prudent lors du traitement des patients souffrant de glaucome à angle fermé.

Femme en âge de procréer

Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace pendant le traitement par le solriamfetol (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement).

Résumé du profil de tolérance

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient : céphalées (14,7 %), nausées (9,2 %), diminution de l'appétit (9,1 %), anxiété (6,8 %), insomnie (5,8 %), diarrhée (5,2 %) et bouche sèche (5,1 %).

Tableau des effets indésirables

Les fréquences des effets indésirables sont définies en utilisant la convention de fréquence MeDRA suivante : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000) ; très rare (< 1/10 000) ; fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).


Classe de systèmes d'organes Effets indésirables Fréquence
Troubles métaboliques et nutritionnels Diminution de l'appétit Fréquent
Troubles psychiatriques Anxiété Fréquent
Insomnie* Fréquent
Irritabilité Fréquent
Bruxisme Fréquent
Agitation Fréquent
Nervosité Peu fréquent
Tic Peu fréquent
Tachypsychie Peu fréquent
Troubles du système nerveux Céphalées Très fréquent
Sensations Vertigineuses Fréquent
Troubles de l'attention Peu fréquent
Tremblements Peu fréquent
Dyskinésie Peu fréquent
Troubles cardiaques Palpitations Fréquent
Tachycardie§ Peu fréquent
Troubles vasculaires Hypertension Fréquent
Troubles       respiratoires,       thoraciques       et médiastinaux Toux Fréquent
Dyspnée Peu fréquent
Troubles gastrointestinaux Nausées Fréquent
Diarrhées Fréquent
Bouche sèche Fréquent
Douleur abdominale Fréquent
Constipation Fréquent
Vomissements Fréquent
Troubles de la peau et du tissu sous-cutané Hyperhidrose Fréquent
Troubles     généraux     et    réactions    au    site d'administration Nervosité Fréquent
Gêne dans la poitrine Fréquent
Douleur dans la poitrine Peu fréquent
Soif Peu fréquent
Investigations Augmentation      de      la fréquence cardiaque Fréquent
Augmentation      de      la pression artérielle Fréquent
Perte de poids Fréquent

*L'insomnie comprend l'insomnie, l'insomnie initiale, l'insomnie modérée et l'insomnie terminale.

Les maux de tête comprennent les maux de tête, les céphalées de tension et la sensation d'inconfort dans la tête.

La douleur abdominale comprend la douleur abdominale, la douleur abdominale haute et la gêne abdominale.

§La tachycardie comprend la tachycardie et la tachycardie sinusale.


Description de certains effets indésirables

Les effets indésirables non résolus chez environ la moitié des patients traités par solriamfetol étaient la diminution de l'appétit et la sécheresse buccale.

La majorité de ces effets indésirables sont survenus dans les deux semaines suivant l'initiation du traitement et se sont résolus chez la majorité des patients dans un délai médian inférieur à deux semaines

Effets indésirables dose-dépendants

Dans les études cliniques de 12 semaines, ayant comparé le solriamfetol aux doses de 37,5 mg, 75 mg, 150 mg et 300 mg par jour au placebo, les effets indésirables suivants ont été dose-dépendants : céphalées, nausées, diminution de l'appétit, anxiété, diarrhée, bouche sèche, insomnie et toux. Certains effets indésirables tels qu'anxiété, insomnie, irritabilité et agitation ont été fréquemment observés en début de traitement mais ont eu tendance à disparaître avec la poursuite du traitement. En cas de persistance ou d'aggravation de ces symptômes, une réduction de la dose ou l'arrêt du traitement doivent être envisagés (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).

Arrêt du traitement

Dans les études cliniques de 12 semaines contrôlées contre placebo, 20 des 573 patients (3 %) recevant le solriamfetol ont arrêté le traitement en raison d'un effet indésirable contre 1 des 226 patients (< 1 %) recevant le placebo. Les effets indésirables les plus fréquents ayant entraîné l'arrêt du traitement chez plus de deux patients traités par le solriamfetol et survenus à une fréquence plus élevée qu'avec le placebo étaient : anxiété, vertiges, nervosité, nausées, gêne thoracique et insomnie, ayant tous été rapportés avec une fréquence inférieure à 1 %.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté au moyen de la fiche correspondante (voir Annexe D de ce protocole d'utilisation thérapeutique).

SURVEILLANCE :
- Pression artérielle et fréquence cardiaque : avant l'initiation et régulièrement pendant le traitement, surtout en cas d'augmentation de la posologie.
- Signes de mésusage ou d'abus médicamenteux.

FEMME EN AGE DE PROCREER : utiliser une méthode de contraception efficace pendant le traitement par le solriamfetol.

EVITER de conduire ou d'utiliser des machines en particulier en début de traitement ou lors d'une modification de la dose (le temps que le degré de somnolence se normalise).

Grossesse

Il n'existe pas de données ou il existe des données limitées sur l'utilisation du solriamfetol chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité précliniques). SUNOSI ne doit pas être utilisé pendant la grossesse et chez les femmes en âge de procréer n'utilisant pas de contraception.

Allaitement

On ignore si le solriamfetol est excrété dans le lait maternel. Les données disponibles chez l'animal ont montré que le solriamfetol et/ou ses métabolites sont excrétés dans le lait. Un risque pour les nouveau- nés/nourrissons ne peut être exclu. Il convient de décider d'arrêter l'allaitement ou s'abstenir/interrompre un traitement par SUNOSI, en tenant compte du bénéfice de l'allaitement pour l'enfant et du bénéfice du traitement pour la mère.

Fertilité

Les effets du solriamfetol sur la fertilité humaine ne sont pas connus. Les études effectuées chez l'animal n'indiquent pas d'effets délétères directs ou indirects sur la fertilité (voir rubrique Données de sécurité précliniques).

Aucune étude d'interaction n'a été réalisée.

SUNOSI ne doit pas être administré simultanément avec des IMAO ou dans les 14 jours suivant l'arrêt du traitement par IMAO en raison du risque de réaction hypertensive.

SUNOSI doit être administré avec précaution simultanément avec des médicaments augmentant la pression artérielle et la fréquence cardiaque.

Les médicaments qui augmentent les niveaux de dopamine ou qui se lient directement aux récepteurs de la dopamine peuvent entraîner des interactions pharmacodynamiques avec le solriamfétol. L'utilisation concomitante de tels médicaments doit être utilisée avec prudence.

Posologie

La dose initiale recommandée est de 75 mg une fois par jour au réveil. La dose maximale recommandée est de 150 mg une fois par jour.

Utilisation à long-terme

La nécessité d'un traitement continu et la dose appropriée doivent être évaluées périodiquement pendant le traitement des patients recevant le solriamfetol.

Populations particulières Patients âgés (> 65 ans)

Les données disponibles chez les patients âgés sont limitées. . Il est recommandé d'utiliser les doses les plus faibles. Le solriamfetol étant éliminé par le rein et les patients âgés étant susceptibles d'avoir une diminution de la fonction rénale, il est recommandé d'adapter la dose à la clairance de la créatinine chez ces patients.

Insuffisance rénale

Insuffisance rénale légère (clairance de la créatinine 60-89 mL/min) : aucun ajustement de la posologie n'est nécessaire.

Insuffisance rénale modérée (clairance de la créatinine 30-59 mL/min) : la dose initiale recommandée est de 37,5 mg une fois par jour. La dose peut être augmentée jusqu'à un maximum de 150 mg une fois par jour après 5 jours.

Insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine 15-29 mL/min) : la dose initiale recommandée est de 37,5 mg une fois par jour. La dose peut être augmentée jusqu'à un maximum de 75 mg une fois par jour après 7 jours.

Insuffisance rénale terminale (clairance de la créatinine < 15 mL/min) : l'utilisation de SUNOSI est déconseillée chez les patients atteints d'une maladie rénale en phase terminale.

Population pédiatrique

La sécurité et l'efficacité de SUNOSI chez les enfants et adolescents (âgés de moins de 18 ans) n'ont pas encore été établies. Aucune donnée n'est disponible.


Mode d'administration

Voie orale.

SUNOSI doit être pris au réveil avec ou sans nourriture.

Il faut éviter de prendre SUNOSI moins de 9 heures avant d'aller se coucher, car cela peut perturber le sommeil nocturne.

L'administration d'une dose de 37,5 mg peut se faire en coupant en deux un comprimé de 75 mg à l'aide de la barre de cassure.

Durée de conservation :

3 ans.

Après première ouverture du flacon, le médicament doit être conservé maximum 120 jours.


Précautions particulières de conservation :

Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.

Sans objet.

A l'heure actuelle, aucun cas clinique de surdosage n'a été signalé avec le solriamfétol.

Chez les volontaires sains, il y a eu un événement indésirable de dyskinésie tardive légère et un événement indésirable d'akathisie modérée à une dose suprathérapeutique de 900 mg. Les symptômes se sont résolus après l'arrêt du traitement.

Il n'existe aucun antidote spécifique. Dans l'éventualité d'un surdosage accidentel, un traitement symptomatique et d'appoint devra être instauré et les patients devront être étroitement surveillés, le cas échéant.

Classe pharmacothérapeutique : Sympathomimétiques d'action centrale, code ATC : {code} N06BA14.

Mécanisme d'action

Le mécanisme par lequel le solriamfetol améliore le niveau d'éveil chez les patients présentant une somnolence diurne excessive associée à la narcolepsie ou au syndrome d'apnées obstructives du sommeil n'est pas totalement connu. Cependant, l'efficacité du solriamfetol pourrait être due à son effet inhibiteur de la recapture de la dopamine et de la noradrénaline (IRDN).

Effets pharmacodynamiques

Données in vitro

Dans les essais de liaison d'un radioligand sur des cellules exprimant des récepteurs/transporteurs humains clonés, le solriamfetol a présenté une affinité pour les transporteurs de la dopamine (Ki lors de mesures répétées = 3,2 µM et 14,4 µM) et de la noradrénaline (Ki lors de mesures répétées = 3,7 µM et 14,4 µM), mais pas d'affinité notable pour le transporteur de la sérotonine. Le solriamfetol a inhibé la recapture de la dopamine (CI50 lors de mesures répétées = 2,9 µM et 6,4 µM) et de la noradrénaline (CI50 = 4,4 µM), mais pas celle de la sérotonine.

Données in vivo chez l'animal

Aux doses administrées par voie parentérale entraînant des effets éveillants évidents chez le rat, le solriamfetol a augmenté le taux de dopamine dans le striatum et de noradrénaline dans le cortex préfrontal et n'a pas présenté de liaison notable avec les transporteurs de la dopamine et de la noradrénaline dans une étude d'autoradiographie chez le rat.

Efficacité et sécurité clinique

L'étude TONES 2, une étude randomisée en double aveugle, contrôlée contre placebo, en groupes parallèles, d'une durée de 12 semaines, visait à évaluer l'efficacité du solriamfetol chez des patients adultes atteints de narcolepsie (avec ou sans cataplexie).

Pour être inclus dans cette étude, les patients devaient présenter une somnolence diurne excessive (score ≥ 10 sur l'échelle de somnolence d'Epworth [ESS - Epworth Sleepiness Scale]) et des difficultés pour maintenir l'état d'éveil (latence moyenne d'endormissement < 25 minutes, objectivée par le score moyen des quatre premiers essais du Test de Maintien de l'Éveil (TME) de 40 minutes.

Les critères d'efficacité étaient la variation entre l'inclusion et la semaine 12 de la capacité à rester éveillé, mesurée par la latence moyenne d'endormissement au test TME, la somnolence diurne excessive mesurée à l'aide de l'échelle ESS et l'amélioration de l'état général perçue par le patient selon l'échelle PGIc (Patient Global Impression of Change). L'échelle ESS est une échelle d'auto-évaluation par le patient de la probabilité de s'endormir au cours de 8 activités habituelles de la vie quotidienne. L'échelle PGIc est une échelle en 7 points allant de « très forte amélioration » à « très forte aggravation » sur laquelle le patient évalue le changement de son état clinique.

Les patients atteints de narcolepsie étaient caractérisés par une altération de l'état d'éveil et une somnolence diurne excessive, objectivées respectivement par le score de latence moyenne d'endormissement TME et le score ESS lors de l'inclusion (tableau 1). La majorité des patients avait utilisé antérieurement des psychostimulants. Une cataplexie était présente chez environ la moitié des patients ; les caractéristiques démographiques et initiales étaient comparables chez les patients avec ou sans cataplexie.

Dans cette étude, des patients atteints de narcolepsie ont été randomisés pour recevoir le solriamfetol (75 mg, 150 mg ou 300 mg) ou le placebo une fois par jour. À la semaine 12, les patients randomisés dans les groupes 150 mg et 300 mg ont présenté des améliorations statistiquement et cliniquement significatives des scores TME et ESS (co-critères principaux) et du score PGIc (critère secondaire d'intérêt) par rapport aux patients recevant le placebo. Les patients randomisés pour recevoir la dose de 75 mg ont présenté des améliorations statistiquement et cliniquement significatives du score ESS, sans amélioration des scores TME ou PGIc (tableau 1). Ces effets dose-dépendants, ont été observés dès la semaine 1 et se sont maintenus pendant toute la durée de l'étude (figure 1). En général, aux mêmes doses, l'amplitude de l'effet a été plus faible chez les patients présentant des niveaux de somnolence plus sévères à l'inclusion que chez ceux dont le niveau de somnolence était moins sévère. À la  semaine 12, les patients randomisés pour recevoir les doses de 150 mg de solriamfetol présentaient des améliorations statistiquement significatives du niveau d'éveil pendant toute la journée par rapport au placebo pour chacun des 5 essais du test TME. Cette amélioration persistait environ 9 heures après l'administration. Des améliorations dose-dépendantes de la capacité à effectuer les activités quotidiennes, mesurée par le score de la version abrégée de l'échelle évaluant le retentissement fonctionnel du sommeil FOSQ-10 (Functional Outcomes of Sleep Questionnaire Short Version) ont été observées.

Le sommeil nocturne mesuré par polysomnographie n'a pas été affecté par l'utilisation du solriamfetol.


Tableau 1. Résumé des résultats d'efficacité à la semaine 12 chez les patients souffrant de narcolepsie dans l'étude TONES 2


Groupes de traitement (N) Score moyen initial (SD) Variation moyenne par rapport aux valeurs initiales (baseline) Différence par rapport au placebo (IC à 95%) Valeur p

TONES 2
Moyenne MC (SE)

MWT Placebo (58) 6,15 (5,68) 2,21 (1,29) - -
(mini) SUNOSI 75 mg (59) 7,50 (5,39) 4,74 (1,34) 2,62 (-1,04, 6,28) 0,1595

SUNOSI 150 mg (55) 7,85 (5,74) 9,77 (1,33) 7,65 (3,99, 11,31) <0,0001
ESS TONES 2 Placebo (58) SUNOSI 75 mg (59) SUNOSI 150 mg (55) 17,3 (2,86) 17,3 (3,53) 17,0 (3,55) Moyenne MC (SE) -1,6 (0,65) -3,8 (0,67) -5,4 (0,66) - -2,2 (-4,0, -0,3) -3,8 (-5,6, -2,0) -    0,0211 <0,0001

Pourcentage de patients avec une amélioration* Pourcentage de différence par rapport au placebo (IC à 95%) Valeur p

TONES 2


PGIc Placebo (58) SUNOSI 75 mg (59) 39,7 % 67,8 % - 28,1 (10,8, 45,5) - 0,0023

SUNOSI 150 mg (55) 78,2 % 38,1 (21,3, 54,9) <0,0001

ET = écart-type ; ES = erreur standard ; moyenne des MC = moyenne des moindres carrés ; différence avec le placebo = différence de la moyenne des MC de la variation par rapport au score initial entre le médicament actif et le placebo. Les résultats du test TME sont calculés à partir des quatre premiers essais du test et une variation positive par rapport au score initial représente une amélioration de la latence d'endormissement. Sur l'échelle ESS, une variation négative par rapport au score initial représente une amélioration de la somnolence diurne excessive. * Le pourcentage de patients présentant une amélioration du score PGIc inclut ceux qui rapportaient une très forte amélioration, une forte amélioration et une amélioration minime.

† valeur p nominale

Maintien de l'efficacité dans la narcolepsie

L'étude TONES 5 était une étude de sécurité à long terme et de maintien de l'efficacité à 1 an du traitement par solriamfetol,  incluant une période  de sevrage randomisée contrôlée contre placebo de  2 semaines après au moins 6 mois de traitement par solriamfetol, notamment chez des patients adultes atteints de narcolepsie qui avaient terminé une étude antérieure.

Les mesures de l'efficacité pendant la période de sevrage randomisé étaient la variation du score ESS entre l'inclusion et la fin de la période randomisée, et l'aggravation de l'état clinique général évalué par le score PGIc. La dose initiale et le schéma de titration étaient identiques à ceux de l'étude TONES 4.

Pendant la période de sevrage randomisée, après au moins 6 mois de traitement en ouvert, les patients traités par solriamfetol restaient améliorés tandis que les patients recevant le placebo s'aggravaient (différence de la moyenne des MC de -3,7 pour le score ESS ; p < 0,0001). Le nombre de patients rapportant une aggravation du score PGIc a été plus faible chez les patients traités par solriamfetol (différence relative de -36,2 % ; p < 0,0001). Ces résultats montrent le maintien de l'efficacité à long terme lors de la poursuite du traitement par solriamfetol et une inversion du bénéfice à l'arrêt du traitement.

Population pédiatrique

L'Agence européenne des médicaments a différé l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec SUNOSI dans un ou plusieurs sous-groupes de la population pédiatrique dans le traitement symptomatique de la somnolence diurne excessive chez les patients âgés de 6 à moins de 18 ans et souffrant de narcolepsie (voir rubrique Posologie et mode d'administration pour les informations concernant l'usage pédiatrique).

Absorption

La biodisponibilité orale du solriamfetol est d'environ 95 %, avec un pic plasmatique atteint après un temps Tmax médian de 2 heures (1,25 à 3 heures) après administration à jeun.


La prise du solriamfetol avec un repas hyperlipidique a entraîné des modifications minimes de la Cmax et de l'aire sous la courbe (ASC) ; cependant le Tmax a été prolongé d'environ une heure. Les résultats démontrent que le solriamfetol peut être pris au cours ou en dehors des repas.

Distribution

Le volume apparent de distribution du solriamfetol est d'environ 198,7 litres, indiquant une distribution tissulaire importante au-delà du compartiment vasculaire. La liaison aux protéines plasmatiques est de 13,3 % à 19,4 % pour des concentrations de solriamfetol de 0,059 à 10,1 µg/mL dans le plasma humain. Le rapport moyen des concentrations sang/plasma est de 1,16 à 1,29, suggérant une faible liaison du solriamfetol aux cellules sanguines.

Biotransformation

Le solriamfetol est peu métabolisé chez l'homme.

Interactions médicamenteuses

A l'exception d'une faible inhibition du CYP2D6 (CI50 de 360 µM), le solriamfétol n'est pas un substrat ou un inhibiteur des principales enzymes CYP et n'est pas un inducteur des enzymes CYP1A2, 2B6, 3A4 ou UGT1A1 à des concentrations cliniquement pertinentes. Le solriamfétol ne semble pas être un substrat ou un inhibiteur de transporteurs membranaires P-gp, BCRP, OATP1B1, OATP1B3, OAT1 ou OAT3. Le solriamfétol est principalement excrété sous forme inchangée dans les urines, et est un substrat de faible affinité de multiples transporteurs cationiques rénaux de substance active, sans forte affinité pour aucun transporteur individuel testé (OCT2, MATE1, OCTN1 et OCTN2). Le solriamfetol n'est pas un inhibiteur de transporteurs rénaux OCT1, MATE2 K, OCTN1, ou OCTN2 mais un faible inhibiteur d'OCT2 (CI50 de146 µM) et de MATE1 (CI50 de 211 µM). Pris ensemble, ces résultats montrent que des réactions médicamenteuses pharmacocinétiques ayant une importance clinique sont peu probables chez les patients prenant SUNOSI.

Élimination

La demi-vie apparente moyenne d'élimination du solriamfetol est de 7,1 heures et la clairance totale apparente est d'environ 19,5 L/h. La clairance rénale du solriamfetol est d'environ 18,2 L/h.

Dans une étude de bilan massique chez l'homme, environ 95 % de la dose de solriamfetol étaient retrouvés sous forme inchangée dans les urines et 1 % ou moins de la dose était retrouvé sous forme de métabolite inactif mineur N-acétyle solriamfetol.. La clairance rénale représentait la majeure partie de la clairance totale apparente et était d'environ 3 fois la clairance de la créatinine, ce qui indique que la sécrétion tubulaire active du solriamfetol est probablement la principale voie d'élimination.

Linéarité/non-linéarité

Le solriamfetol présente une pharmacocinétique linéaire aux doses cliniques utilisées chez l'homme. L'état d'équilibre est atteint en 3 jours et l'administration une fois par jour d'une dose de 300 mg devrait entraîner une accumulation minime du solriamfetol (1,06 fois l'exposition après administration d'une dose unique).

Populations particulières

Insuffisance rénale

Par rapport aux sujets ayant une fonction rénale normale (DFGe ≥ 90 mL/min/1,73 m2), l'ASC du solriamfetol était plus élevée d'environ 1,5 - 2,3 et 4,4 fois et le t1/2 était augmenté d'environ 1,2 - 1,9  et 3,9 fois chez les patients présentant une insuffisance rénale légère (DFGe de 60 à 89 mL/min/1,73 m2), modérée (DFGe de 30 à 59 mL/min/1,73 m2) ou sévère (DFGe < 30 mL/min/1,73 m2) respectivement. En général, les valeurs de la Cmax moyenne et du Tmax médian n'étaient pas modifiées par l'insuffisance rénale.

Par rapport aux patients ayant une fonction rénale normale (eGFR ≥90 mL/min/1,73 m2), l'AUC du solriamfétol était environ 6.2 et 4.6 4 fois plus élevée, et la demi-vie (t1/2) était augmentée d'environ 13 fois chez les patients ayant une insuffisance rénale au stade terminal sans hémodialyse et chez les patients ayant une insuffisance rénale au stade terminal avec hémodialyse, respectivement. Chez les patients atteints d'IRT, 21 % de la dose de solriamfetol en moyenne a été éliminée par l'hémodialyse.

Age, sexe, race

L'analyse pharmacocinétique de population a indiqué que des covariables intrinsèques comme l'âge, le sexe et la race n'ont pas d'effets cliniquement pertinents sur la pharmacocinétique du solriamfétol.


Une influence négligeable ou mineure sur l'aptitude à conduire est attendue chez les patients recevant des doses stables de solriamfetol.

Les patients présentant des niveaux de somnolence anormaux traités par solriamfetol doivent être informés qu'il est possible que leur niveau d'éveil ne se normalise pas. Chez les patients présentant une somnolence diurne excessive, y compris ceux traités par le solriamfetol, le degré de somnolence doit être réévalué fréquemment et, le cas échéant, il doit être recommandé à ces patients d'éviter de conduire ou d'effectuer toute autre activité potentiellement dangereuse, en particulier en début de traitement ou lors d'une modification de la dose.


Les données non cliniques issues des études conventionnelles de génotoxicité et de fertilité mâle et femelle n'ont pas révélé de risque particulier pour l'homme.

Dans les études à doses répétées menées chez la souris (d'une durée de 3 mois), le rat (d'une durée de 6 mois avec une période de récupération de 3 mois) et le chien (d'une durée de 6 mois avec une période de récupération de 3 mois) avec administration orale une fois par jour, les marges de sécurité du solriamfetol (sur la base des rapports d'exposition [ASC] chez l'animal et chez l'homme aux doses sans effet nocif observé [DSENO] respectives et à la dose maximale recommandée chez l'homme [DMRH] de 300 mg/jour) étaient < 1, en raison principalement d'effets pharmacologiques excessifs sur l'activité du système nerveux central.

 Développement embryofoetal

Les effets possibles sur le développement embryonnaire et foetal ont été étudiés chez des rates et des lapines gravides. Chez les deux espèces, une toxicité embryonnaire et foetale (augmentation des pertes post-implantation chez le rat, augmentation de l'incidence d'anomalies squelettiques incluant des défauts d'alignement des sternèbres, une rotation des membres postérieurs, une courbure des os des membres et un situs inversus chez le rat, des défauts d'alignement des sternèbres chez le lapin et diminution du poids des foetus chez les deux espèces) n'a été observée qu'en présence d'une toxicité maternelle (diminution du poids corporel chez les deux espèces). Il n'est pas possible de déterminer si l'embryotoxicité était une conséquence de la toxicité maternelle ou un effet direct du solriamfetol. Dans une étude de distribution chez des rates gravides, le 14C-solriamfetol a été détecté dans les membranes foetales (à une concentration environ deux fois plus élevée que dans le sang), dans le placenta et chez les foetus complets (à une concentration quasi similaire à la concentration sanguine) et un effet toxique direct sur le foetus ne peut donc être exclu. Chez le rat, les marges d'exposition aux DSENO maternelle et foetale sont inférieures à l'exposition chez l'homme (0,3 à 0,4 sur la base de l'ASC) à la DMRH, tandis que chez le lapin, les marges d'exposition aux DSENO maternelle et foetale sont < 3 (sur la base d'une dose en mg/m2 de surface corporelle).

Développement prénatal et postnatal

Chez le rat, des niveaux d'exposition (ASC) pendant la gestation et l'allaitement supérieurs à 0,3 à 0,4 fois l'exposition chez l'homme (ASC) à la DMRH ont entraîné une toxicité maternelle et des effets indésirables sur la croissance et le développement des petits. Aux niveaux d'exposition (ASC) représentant 4 à 6 fois l'exposition (ASC) chez l'homme à la DMRH, il n'a pas été observé d'effets à long terme sur l'apprentissage et la mémoire, mais une diminution des indices d'accouplement et de fertilité des petits a été constatée.

Pas d'exigences particulières pour l'élimination.

Prescription hospitalière réservée aux neurologues et aux médecins exerçant dans les centres du sommeil.

Comprimé oblong, jaune à jaune foncé, 7,6 mm x 4,4 mm, portant la mention « 75 » gravée sur une face et une barre de cassure sur l'autre face.

Flacon en polyéthylène haute densité (PEHD) muni d'un bouchon inviolable à fermeture de sécurité enfant contenant 30 comprimés pelliculés.